vendredi 20 mars 2009

Blog 2


2e Dimanche du Carême 09

Par ses actions, ses miracles, sa parole puissante, Jésus se montre aux gens comme le Messie tant attendu. "Il est arrivé, depuis le temps... ça y est enfin, c’est lui! Enfin Dieu accomplit ses promesses de salut." Des disciples se mettent à le suivre, puis, comme on le sait, de grandes foules. Mais un jour, Jésus se met à leur parler de son rejet par les autorités religieuses et même de sa mort prochaine. Il se met à leur enseigner que ceux qui veulent vraiment le suivre doivent accepter de porter leur croix eux aussi. Désemparés, désolés, perplexes, les disciples ne comprennent pas ce qui leur arrive. Un beau rêve qui se défait. Et ils n’en sont pas à leur première déception! C’est dans ce contexte que Jésus emmène les plus proches, Pierre, Jacques et Jean à l’écart sur une haute montagne pour leur faire vivre une expérience de lumière.
Dans un langage imagé saint .Marc décrit cette expérience. Jésus montre à ses amis sans aucun doute possible qu’il appartient au monde de Dieu. Ses vêtements deviennent resplendissants, d’une blancheur telle que personne ne peut obtenir un tel éclat. C’est une façon d’exprimer que Dieu est présent dans la vie de Jésus d’une façon unique. Moïse et Élie qui représentaient la Loi et les Prophètes, viennent l’attester. De la nuée qui est le signe traditionnel de la présence divine, Dieu se fait entendre comme lors de son baptême: "Celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez-le". Seul Dieu, en fait, peut nous révéler le mystère intime de Dieu.

Les disciples ont donc vécu une expérience de rencontre intime avec Jésus qui leur a révélé qui il était. Une expérience de lumière qui éclairait tout ce qu’ils avaient vu et entendu de lui jusque là. Rien ne sera plus comme avant, car ils ont entrevu, selon leur capacité de comprendre, le mystère de la personne de Jésus. Cette rencontre annonçait le jour où ils le verront ressuscité. La transfiguration de Jésus c’est comme une avant-première du matin de Pâques.

Comme les disciples de Jésus, nous passons nous aussi par des périodes plus sombres. Parfois, nous ne savons pas ce qui nous arrive, ça ne tourne pas rond à la maison ou au travail. Nous connaissons assez mal les autres, même ceux avec qui nous vivons. De petites tensions restent à notre esprit qui paralysent les rapports mutuels. Il faut vivre parfois un événement spécial, une épreuve, une maladie, un choc pour nous ouvrir les yeux. Avec Jésus, avec la lumière qu’il communique à nos coeurs, les autres ne se révèlent plus comme les adversaires qu’on redoutait. On sent qu’ils sont davantage nos frères et soeurs. Les pauvres, les marginalisés ne sont pas non plus les oubliés de Dieu; au contraire il prend partie pour eux et leur promet son Royaume.
Quand aux pécheurs, à ceux qui nous semblent hors de l’Église, on découvre qu’ils sont aussi invités à sa table. Avec Jésus et son message une lumière nouvelle envahit nos coeurs. Il nous faut voir les personnes et les événements du monde tels que Dieu les considère. Grâce à la foi, notre regard ne s’arrête pas à la surface des choses, mais il rejoint plus facilement l’essentiel au niveau du coeur. Avec la lumière de l’Évangile tout est transfiguré.

L’Évangile nous aide à faire la lumière autour de nous, comme nous l’avons vécu durant notre retraite. Est-ce que notre mission à chacun et chacune, loin de devenir des éteignoirs, ne serait pas d’être des lampes qui éclairent et qui font voir les choses sous leur vrai jour. On sait que le manque d’amour, donné ou reçu, ternit à la longue nos visages, nous rend distants et même nous défigure. Quel visage du Christ donnons-nous à voir? Ça peut parler plus fort que bien des discours. Nous sommes un peu le visage de Jésus transfiguré lorsque nous faisons les premiers pas, nous allons vers les autres pour les aider, lorsque nous leur pardonnons, lorsque dans nos journées nous consacrons du temps à la prière, lorsque nous acceptons les épreuves en gardant bien vive l’espérance. Le Carême est justement un temps pour nous refaire une beauté du coeur et du visage. Faute de quoi, on saisit mieux le sens de l’expression bien québécoise de "face de Carême"! Il n’y a rien de moins attirant pour nous et pour les autres!

Par le message de Jésus que nous essayons de vivre et que nous faisons connaître, nous repoussons à notre façon les ténèbres de notre monde et tout ce qui brouille l’empreinte de l’image de Dieu en nous et dans les autres. Ces ténèbres nous les connaissons: c’est l’injustice, pensons aux scandales financiers, le mensonge, malheureusement une pratique assez courante dans le commerce et les transactions, les préjugés sur les gens différents de nous, l’égoïsme, l’intimidation qui commence déjà chez les plus jeunes, etc... L’Évangile dénonce le mal sous toutes ses formes, il montre de nouveaux chemins vers le bonheur et il transforme les coeurs.
Par tous ceux et celles qui vivent de l’Évangile, je pense aux personnes qui ont animé notre retraite, le Seigneur transfigure nos communautés chrétiennes et par elles, une partie de la société. Notre Église devient plus rayonnante et notre monde plus beau. Voilà ce que Dieu avait promis à Abraham (1ère lect.) "Je te comblerai de bénédictions"...

A la suite de Pierre, disons au Seigneur: "Il est heureux que nous soyons ici.." Dans la joie de vivre une expérience de lumière, célébrons l’Eucharistie. Il nous faudra quand même, comme les disciples, descendre de la montagne et continuer notre route parfois tortueuse et mal éclairée. Mais nous avons la certitude que Dieu aime le monde et que nous marchons avec lui.

Bonne poursuite du Carême à chacune et chacun d’entre nous

Aucun commentaire:

Publier un commentaire