lundi 9 mars 2009

Blog 1


Premier dimanche du Carême 09

Il peut arriver des moments dans la vie où on ne voit plus de porte de sortie, où tout est sombre, où il semble que l’avenir est complètement bloqué. Norman Bradwaite racontait dernièrement à la télé comment il avait vécu une grosse dépression. On connaît peut-être des gens qui en ont traversé. C’est une maladie, on n’est pas coupable de ça. Ça nous tombe dessus comme une tonne de briques. Le moment présent est comme vide, pas de repos possible. Les piles sont mortes. Même les amis ne semblent pas capables de nous remonter. Certains vont risquer un téléphone et on ne répond même pas. On ne vaut plus rien. C’est comme si une tornade était passée sur notre vie: les maisons sont détruites, les routes sont bloquées, on manque de tout.

Il y a eu une période comme ça dans l’histoire du Peuple de Dieu, une grande catastrophe qu’on appelle le Déluge. La cause, cette fois ce sont les péchés qui s’étaient accumulés sur la terre. Les premiers chapitres de la Genèse nous le racontent de façon imagée avec le récit de l’arche de Noé. C’est comme si Dieu regrettait d’avoir créé le monde. Le mal s’était répandu comme une réaction en chaîne. Le déluge est arrivé comme une catastrophe qui aurait pu détruire toute la vie sur terre. Mais à cause de la fidélité de quelques’uns, Dieu s’était de nouveau engagé envers l’humanité. Il a conclu une autre alliance envers son peuple, un peu comme s’il lui disait: "Non je ne te laisserai pas tomber, finalement je t’aime trop pour cela". Le signe, ça été l’arc-en-ciel qui rappelait que le soleil brille quelque part même si on est sous les nuages. Dieu, nous dit la Bible, a mis son arc-en-ciel sur le monde pour lui dire qu’il l’aime malgré tout, qu’il se veut de nouveau présent et rassurant. L’avenir s’ouvre encore une fois. Des gens en dépression ont ressenti à un moment que beaucoup de gens les soutenaient, les aimaient et ça leur a permis de remonter la pente.

Cet arc-en-ciel a brillé d’un éclat resplendissant dans l’Incarnation de Jésus. En devenant l’un de nous, Dieu concluait une alliance nouvelle, définitive, celle-là. Dans l’évangile on voit Jésus au début de son ministère; après son baptême où sa mission est devenue claire à son esprit, il se met en route pour annoncer cette Bonne Nouvelle. Le Règne de Dieu est arrivé pour de bon. L’Esprit l’avait poussé au désert où il a été tenté. Ces quarante jours étaient l’équivalent des 40 années qu’avait duré la traversée du désert du peuple d’Israël (40 jours que nous allons pour notre part passer en Carême, avant de parvenir à la grande fête de la résurrection).

Jésus va affronter et vaincre les grandes tentations qui vont de tout temps menacer l’humanité: tentation des pains, d’appuyer sa vie uniquement sur le matériel (nous dirions la consommation), tentation d’imposer sa volonté à Dieu plutôt que de lui obéir, tentation de faire alliance avec les pouvoirs terrestres (puissances financières, politiques) pour dominer le monde. Contrairement à Israël, Jésus les a toutes vaincues, donc il ouvre un nouvel avenir. Il aurait pu rebrousser chemin, dire "à quoi bon", retourner à ses occupations de charpentier pour gagner tranquillement sa vie et celle de sa mère. Il a choisi plutôt de demeurer fidèle à sa mission profonde. Il sait très bien que personne d’autre ne pouvait le faire à sa place. Désormais puisqu’Il marche devant nous, mettons-nous à sa suite. Laissons-le agir et nous transformer... quand l’avenir s’ouvre!.

Le Carême a commencé mercredi dernier; nous sont donnés quarante jours pour refaire le point, pour prendre des décisions et reprendre notre marche. Nous allons de dimanche et dimanche revisiter l’histoire sainte en nous rappelant tout ce que Dieu a fait pour nous sauver. Nous revivrons notre baptême à la Vigile pascale en nous souvenant qu’être baptisé c’est nous engager envers Dieu, comme nous le rappelle s. Pierre dans la 2e lecture.

Quel avenir s’annonce en 2009? Bien malin qui pourrait le prédire. Cependant nous pouvons lire les signes de temps, observer la réalité, rester branchés sur notre monde et chercher à comprendre ce qui se passe, à la lumière de notre foi. C’est ainsi que Dieu peut nous parler par les événements. La crise ou la déprime que nous vivons actuellement n’est pas seulement une crise financière ou économique, c’est une crise morale et spirituelle; quand les valeurs disparaissent, notre monde devient un enfer, les requins s’accaparent des morceaux, les plus forts dévorent les plus faibles. Une crise c’est un moment creux pour un examen de conscience où on est forcé de réfléchir pour repartir d’un bon pied. L’avenir c’est celui que nous bâtirons et nous ne sommes pas seuls pour le faire. Dieu n’est pas indifférent, il s’engage avec nous. Le déluge n’avait pas été la fin de tout, Dieu avait ouvert de nouveaux horizons. Pourquoi pas encore aujourd’hui en ce temps de dépression?

Au début de ce Carême ( et de la retraite paroissiale) renouvelons notre détermination à suivre le Christ et à répondre à ses appels. Il vient à nous dans cette Eucharistie. Qu’Il nous habite, qu’Il fortifie notre foi et qu’Il soutienne notre espérance!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire