lundi 28 novembre 2011

Fête du Christ-Roi

Commentaire sur les textes du 20 novembre 2011
Fête du Christ-Roi

Voici comment je perçois les 3 textes d’aujourd’hui. Je vois une progression entre eux. D’abord, dans la première lecture, on nous dit qu’au départ on est tous des brebis égarées, qui vivent sans trop savoir quel est le sens de la vie. Sans avoir de direction, de but.

Mais Dieu, le maître, dit qu’il va rassembler son troupeau et qu’il va en prendre soin en donnant de la force à sa brebis faible, en allant chercher celle qui est blessée, et en rendant les brebis qui sont grasses et vigoureuses, plus justes.

Ensuite, mais seulement après avoir pris soin de chacun de ses enfants. Dieu va les juger, ou en un autre mot, les évaluer. Une fois qu’ils auront tout le nécessaire pour devenir une bonne brebis, là Dieu va évaluer si on a bien utilisé ce qu’il nous a donné et si on est resté fidèle dans la bergerie, ou bien si à la moindre occasion, nous nous sommes sauvés du maître.

Dans la deuxième lecture, Paul dit que c’est par Adam (un mouton comme les autres) que tous les autres moutons se sont égarés. Si j’avais été à la place d’Adam, j’aurais voulu moi aussi aller voir ce qu’il y a de l’autre côté de la clôture, car la porte est ouverte. Dieu nous averti en disant : « si tu sors de ma bergerie, tu deviendras malheureux. Mais je te laisse ta liberté en laissant la porte ouverte, maintenant, à toi de choisir si tu veux m’écouter ou non. » Malheureusement, en sortant de la bergerie, Adam a entraîné tous les autres à sa suite et nous a tous égarés. Nous sommes aussi coupable que Adam, parce que nous l’avons suivi.

Mais c’est à cause d’un seul mouton, Adam, que nous sommes tous perdus, c’est grâce aussi à un seul mouton que tous vont revenir vers le berger. C’est Jésus, qui est à la fois le Fils du berger et la brebis rassembleuse, celle qui permettra de retrouver la vie. Car, on était tous tellement égarés que la seule façon de revenir vers le maître c’est de faire « game over » comme dans les jeux vidéo et de tout recommencer en neuf. Mais cette fois, en suivant la voix du maître, car il sait ce qui est bon pour nous.

Dans l’Évangile, on explique qu’à la fin de notre vie, nous allons rencontrer le Roi de l’Univers, le vrai berger. À ce moment, le Roi va nous demander si nous avons écouté le maître et si nous l’avons suivi. Il va demander aussi si on s’est comporté comme lui en prenant soin des autres, comme il l’a fait pour nous. A ce moment, il saura si vraiment on a fait partie de sa bergerie, car en vivant avec le maître on devient peu à peu comme lui, c’est-à-dire bon.

Marie-Hélène Dufour
Agente de pastorale
pastoralebrompton@yahoo.ca

mardi 20 septembre 2011

Évangile Dimanche 18 Sept. 2011

Commentaire sur l’Évangile du 18 septembre 2011

La parabole des travailleurs de la dernière heure.

Permettez-moi de partager avec vous mes impressions sur l’Évangile d’aujourd’hui.
D’abord, lorsque j’ai lu le texte, il me semblait que c’était injuste que ceux qui ont travaillé plus longtemps à la vigne reçoive le même salaire que ceux qui sont arrivés en dernier. Mais pour comprendre, je me suis mise à la place des personnes qui, toute leur vie, errent et cherchent le bonheur. Ces personnes qui tentent de combler leurs soifs par toutes sortes de choses, mais qui, dans le fond, ne sont pas heureux. Au cours de leur vie, ces personnes, sans maître, s’égarent sur des chemins obscurs, croyant avoir pris de bonnes décisions. Elles se retrouvent profondément seules au fond d’eux-mêmes, parce qu’elles n’ont pas rencontré le Maître de la Vie.

Alors, tout ce temps perdu à chercher, à errer loin du Maître, tout ce temps doit-il être compté ? Doit- il être puni ? De toute façon, la solitude et la tristesse d’être sans vie loin du Maître est déjà une punition en soi.

Et si nous avions rencontré ce Maître si bon, si généreux, si patient qu’est Dieu. Si nous l’avions rencontré avant, aurions nous plus de mérites que ceux qui ne le connaissent pas ? Notre seul mérite est de rester fidèle à sa vigne et d’avoir dit « oui » à l’Amour. Mais ce « oui » se renouvelle à chaque jour en acceptant que Dieu soit dans ma vie et qu’il soit le maître de ma vie. Alors, j’accepte donc que ce ne soit pas moi le maître de ma vie. Mon seul pouvoir est que dans chaque situation, je peux choisir de suivre l’Amour ou de le refuser.

Voici un exemple concret d’une dame de 50 ans qui venait de vivre un grand changement dans son cœur. Elle venait de rencontrer Dieu. Ce changement s’appelle une conversion. Elle était toute triste et elle me disait : « si j’avais su avant, si j’avais su ». J’étais triste avec elle parce que, comme dans la parabole de Jésus, son cœur était « resté à ne rien faire » durant tout ce temps. Comme si son cœur n’avait pas été engagé à aimer profondément. Car, on a tous besoin de quelqu’un qui nous engage. Qui nous dise : « j’ai besoin de toi, veux-tu aimer ? » et qui nous dise notre importance. Et nous avons la responsabilité de répondre.

Puis notre réponse ne se fait pas seulement en parole, mais c’est par des actions concrètes qu’on peut percevoir ceux qui travaillent à la vigne de ceux qui cherchent encore. Ceux qui sont à la vigne ne sont pas meilleurs que les autres. Non. Ils sont simplement répondus à l’appel du Maître.

Marie-Hélène Dufour
Agente de pastorale

samedi 12 février 2011

HOMÉLIE DU DIMANCHE 06 fev. 2011

« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde »



Les jours rallongent heureusement. Mercredi fête de la Présentation, l’Église a reconnu en Jésus la lumière du monde et la gloire du peuple de Dieu. Le fait que le Christ éclaire nos vies est déjà une bonne nouvelle. Nous avons reçu sa lumière le jour de notre baptême et nous avançons dans la vie en enfants de lumière. Il faut que nous en soyons conscients. A cette grâce de Dieu est attachée une grande responsabilité, une mission. Pas seulement pour les curés et les gens de la pastorale. Au moment où nous sommes rassemblés autour de Jésus pour écouter sa parole, il nous redit : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ». Jésus ressuscité compte sur nous pour éclairer la nuit de notre monde . Nous sommes bien conscients de ce que ça veut dire. Disciples du Christ, nous avons la responsabilité de répandre autour de nous le goût de l’Évangile. Quelle confiance le Seigneur nous fait mais aussi quel défi!


Lorsque Jésus emploie les images du sel et de la lumière, il y voit quelque chose de bon. Mais de nos jours, le sel a mauvaise presse. Nous en mangeons trop : attention aux maladies cardiaques. Des firmes se spécialisent dans des produits sans sel. Quant à la lumière, du moins celle du soleil, il faut nous en protéger : attention au cancer de la peau! Cette méfiance moderne s’apparente étrangement à la réaction de bien de nos contemporains par rapport à l’Église et à ses prises de parole. Dans ces conditions, il faut le reconnaître humblement : être le sel de la terre et la lumière du monde n’est pas une mince affaire.


Comment demeurer fidèles à la mission confiée par Jésus à ses disciples? Nous préférerions sans doute rester tranquillement chez nous plutôt que de courir le risque d’éloigner nos proches en prenant la parole ou en agissant au nom de notre foi. Pourtant la mission dont parle Jésus dans l’Évangile n’est pas réservée à ceux et celles qui sont officiellement mandatés par l’Église pour une charge pastorale. Jésus s’adressait à tous ses disciples quand il disait : « Vous êtes le sel de la terre… vous êtes la lumière du monde ». Tout le peuple de Dieu, celui que nous formons est chargé de transmettre aux autres le goût de l’Évangile et de faire briller la lumière du Christ au milieu des ténèbres de la vie. Et les occasions ne manquent pas, on n’a qu’à feuilleter nos journaux.


Il est normal que l’ampleur de cette mission suscite de l’inquiétude, de l’inconfort. Cela peut nous paralyser, nous empêcher de témoigner de notre foi. C’est bon pour les autres ou comme on dit aujourd’hui : Pas dans ma cour! Il importe alors de nous rappeler que depuis le matin de Pâques, l’annonce de l’Évangile ne va pas sans risque. Paul disait dans la 2e lect. : « Quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse… C’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant que je suis venu chez vous. Mon langage, ma proclamation de l’évangile n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre ». Si le grand saint Paul a vécu de tels sentiments envers sa mission, n’est-il pas normal que nous soyons aussi craintifs et tout tremblants devant la responsabilité que nous confie le Christ?
Donc, il faut connaître les secrets d’un bon assaisonnement. Prenons au sérieux la manière avec laquelle Jésus décrit la mission qu’il nous confie : « Vous êtes le sel de la terre ». S’il ne faut pas abuser du sel, il ne faut pas s’en abstenir totalement. Apprenons à être de bonnes cuisinières, de bons cuistots. Pas assez d’épices, le plat est fade, sans goût. Trop d’épices et la sauce est gâchée. De même, il faut apprendre à respecter la sensibilité de celles et ceux que le Seigneur place sur notre route. Il faut savoir comment doser la manière dont nous parlons au nom de notre foi. N’ayons pas peur de parler, mais ayons toujours assez d’humilité pour demander à l’Esprit-Saint de nous inspirer la parole qu’il faut, celle qui rejoindra les coeurs. N’oublions pas non plus de lui demander de préparer le cœur de celles et ceux à qui nous témoignerons de notre foi. Parfois même le silence vaut mieux; les gens nous regardent agir. Notre manière d’être parle aussi, elle est éloquente.


Il faut savoir aussi les secrets d’un bon éclairage. Jésus nous dit : « Vous êtes la lumière du monde ». Après la présentation d’un film, si on allume les lumières à pleine puissance, les gens seront aveuglés. Évitons d’imposer le faisceau de nos projecteurs dans les yeux des gens. Offrons plutôt la lumière du Christ qui est douce. La première lettre de Pierre dit : « Ayez au milieu des païens une conduite excellente; ainsi, alors même qu’ils vous calomnient… ils auront devant les yeux vos actions et ils rendront gloire à Dieu ». Choisissons d’offrir la lumière plutôt que de l’imposer. Pour cela, nous pouvons nous inspirer de ce que le prophète disait dans la première lecture : « Partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtements, ne pas te dérober à ton semblable... Si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi ». Ces paroles nous viennent de loin, mais elles sont toujours actuelles. Que vos paroles et vos actions témoignent sans cesse de votre foi.


Nous sommes donc sel de la terre et lumière du monde parce que celui en qui nous croyons, Jésus-Christ, est la lumière qui s’est levée sur ceux qui habitent le pays de l’ombre et de la mort. Comme lui nous avons à assaisonner le monde en lui donnant la saveur de l’Évangile. Notre mission, comme la sienne, est un chemin difficile mais pas impossible. En étant avertis ce qui se passe dans notre société, nous constatons qu’il y a place pour le témoignage chrétien.


Aussi, si nous regardons attentivement nous allons découvrir que beaucoup de gens remplissent, souvent sans le savoir, cette consigne par leur façon de vivre. Leur bonne humeur donne le goût de vivre, écartent les mauvais présages, donne confiance en l’avenir. Leur foi parle d’elle-même. A l’occasion des Fêtes récentes, on a vu au Québec par exemple, un accroissement significatif de la participation aux messes de Noël. C’est assez généra l selon une enquête récente. Nous pouvons témoigner que des gens ont donné l’exemple. S’il y a un goût pour écouter de nouveau la Parole de Jésus, soyons de ceux et celles qui en favoriseront la possibilité. Profitons de toutes les occasions du quotidien pour témoigner en paroles et en actes de l’espérance qui habite nos cœurs.

dimanche 16 janvier 2011

HOMÉLIE DU DIMANCHE 16 jan. 2011

“Qui est Jésus pour vous?”

Il en faut du temps pour connaître quelqu’un. Par ex. si je vous demandais aujourd’hui: “Qui est Jésus pour vous?” vous seriez peut-être un peu embarrassé, ben... c’est Dieu! Et pourtant, depuis des années nous accueillons son message à chaque dimanche. Nous nous identifions à lui lorsque nous nous disons chrétiens et chrétiennes. Malgré tout, la personne de Jésus reste un peu voilée, mystérieuse. Certains voient en lui une sorte de prophète, chargé d’annoncer que Dieu aime le monde. D’autres ne verront jamais plus en lui qu’un bel exemple de vie à imiter. D’autres diront que c’est le héros d’une belle histoire. Qui est ce Jésus que Jean-Baptiste voit s’avancer vers lui? Qui est cet homme qui vient vers nous chaque dimanche quand nous partageons sa Parole et son pain de Vie. Pourtant nous ne l’avons jamais vu! Le curé qui vous en parle, le fait peut-être pour passer le temps!

Nous avons célébré sa naissance à Noël, et dimanche dernier, son baptême dans les eaux du Jourdain. Aujourd’hui la Parole nous fait pénétrer encore plus profondément dans le mystère du Christ. Ainsi quand nous lisons l’Évangile tout porte à croire que Jean Baptiste connaissait bien Jésus. Il sait qu’il est le fils de Marie et Joseph, qu’il vient de Nazareth et qu’il est de sa parenté. Pourtant Jean ne le connaît pas parfaitement. Par deux fois il dira: “Je ne le connaissais pas” Pourquoi donc...

Ce dont parle Jean, c’est d’un autre type de connaissance, plus profonde, plus intérieure. Il le connaissait comme homme, mais il n’avait jamais vu en lui autre chose. Il n’était jamais entré dans son mystère. Et voilà ce qui va se faire. Heureusement pour nous, l’autre Jean (celui de l’Évangile) a vu et entendu lui aussi. Il peut donc en témoigner et nous révéler quelque chose dont il a pris conscience avec le temps à propos du Christ. Il commence ainsi son récit: “Comme Jean Baptiste voyait venir Jésus vers lui, il dit: Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde” Pour les gens qui entendent cette parole il s’agit d’une vraie révélation. Éclairé, le Baptiste ne se contente pas d’annoncer la venue du Messie, il nous le montre en disant, en substance: “Voici: l’homme qui est devant vous n’est pas un homme ordinaire. C’est lui l’élu, le Fils de Dieu, le serviteur qui prend sur lui le péché du monde». Ce dont finalement dont témoigne le Baptiste, ce qu’il a vu, c’est l’Esprit descendre sur Jésus et demeurer sur lui. La venue de l’Esprit accomplissant les Écritures, a été le signe par lequel il a reconnu le Fils de Dieu. Il peut donc attester, appuyé par la voix du Père, qu’il se trouve en présence du Serviteur dont parle la 1ère lecture, extraite du livre d’Isaïe qui annonçait un jour sa venue.

Aujourd’hui, comme dimanche dernier, ce que nous voyons du Fils de Dieu, c’est l’amour du Père au coeur de toute la vie de Jésus. Cet amour, le Christ a pour mission de le manifester au monde. La raison d’être de sa vie est de devenir une offrande, comme celle de l’agneau offert en sacrifice, afin que tous les humains en soient convaincus, soient sauvés du péché et de la mort. Tel est en effet son mystère, particulièrement quand il se donne à nous au moment où nous venons communier, par exemple. D’un côté, il y a le Messie qui se donne, de l’autre, chacun et chacune de nous qui recevons de lui ce que nous sommes incapables de nous donner par nous-mêmes, c’est-à-dire, la vie éternelle. Heureux et heureuses les invités au repas du Seigneur, disons-nous avant de communier. Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde... Quand nous communions, ce que nous recevons dépasse de loin ce que nous en comprenons.... Jésus est notre Sauveur!

Un jour nous avons été baptisés/es, nous appartenons au monde nouveau inauguré par le baptême de Jésus. Un monde nouveau où le Christ, notre Sauveur, a déjà tout transformé par sa mort et sa résurrection. Sommes-nous prêts à nous laisser transformer par Jésus au cours de cette année... A marcher à sa suite, à nous laisser humaniser par lui chaque jour. Comme l’écrit s.Paul dans la seconde lecture, “nous sommes les membres d’un peuple saint...sanctifié par Jésus.”
Nous sommes solidaires de toutes les communautés qui le connaissent et invoquent son nom. Parce que nous bénéficions nous aussi du salut obtenu dans le Christ, nous pouvons à notre tour témoigner que Jésus est le sauveur du monde. Il y a tellement de gens qui ont besoin aujourd’hui de ce renouveau intérieur. Pour cela nous rendons grâce de nouveau.

En somme, en manifestant Jésus de Nazareth comme le Christ, Fils de Dieu, le Baptiste nous a interpellé à faire comme lui une découverte. Il nous interpelle encore en 2011: Que crois-tu? Que peux-tu en dire? Es-tu assez passionné par lui? Si vous cherchez, vous trouverez.... Accueillons ces invitations qui nous sont faites aujourd’hui!.

lundi 10 janvier 2011

HOMÉLIE DU DIMANCHE 09 jan. 2011

BAPTÊME DE JÉSUS 2011

Pourquoi Jésus est-il allé se faire baptiser? Aurait-il besoin de conversion.... On comprend la surprise de Jean qui dit: “C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi et c’est toi qui vient à moi!” Jean sait que Jésus est le Messie et il est convaincu qu’il est la source d’un baptême plus grand encore. Jésus n’a pas besoin de conversion, mais il justifie sa démarche en disant qu’il doit accomplir ce qui est juste. La démarche du Christ est étonnante, peut-être plus encore que celle de Dieu qui va solennellement proclamer tantôt la divinité de Jésus. Jean-Baptiste a de quoi suffoquer, c’est à ne pas y croire. Aucun humain, quel qu’il soit, ne pouvait imaginer pareille compréhension de qui est Dieu!

La fête du Baptême de Jésus fait partie de celle de l’Épiphanie en ce sens qu’elle est une manifestation de Dieu qui veut bien se faire connaître. Le Baptême du Seigneur ferme donc le temps de Noël. Le nouveau-né de la crèche annoncé aux bergers, l’enfant-roi adoré par les Mages est maintenant un adulte. Il a vécu dans l’ombre pendant près de 30 ans à Nazareth, en Galilée. Voici venu pour lui le temps de se faire découvrir. Jésus paraît sur les bords du Jourdain où son cousin Jean prêche la pénitence et donne le baptême en guise de préparation nécessaire à la venue du Messie que tout Israélite attend fermement. Le pénitent est alors convié à s’immerger dans l’eau pour se faire purifier. Il ressort renouvelé et prêt à mener une vie nouvelle.

Pour notre tradition chrétienne, le fils du charpentier de Nazareth est le serviteur évoqué par le prophète dans la première lecture. Dieu le Père déclare qu’il est son Fils bien-aimé en qui il a mis tout son amour. Lors de son baptême Jésus est consacré par l’Esprit-Saint. Son père le confirme dans sa mission de libérer l’humanité du mal et de la faire vivre en communion avec lui, Dieu qui est plein de tendresse et d’amour pour elle. Le premier geste du Christ, a seuil de sa mission, en est un de solidarité avec toute cette foule qui est en quête d’espérance et de renouveau. C’est la raison pour que d’emblée il se place au milieu des pécheurs, avec ses frères et ses soeurs venus reconnaître leur besoin de conversion. On remarque que l’envoyé de Dieu ne les écrasera pas. Il ne les jugera pas non plus. D’ailleurs il passera sa vie à leur faire du bien. Il ouvrira leurs yeux, il libérera leurs coeurs captifs. Il contribuera à changer leur misère en espoir et en joie. Solidaire des petits et des pécheurs, Jésus sera pour eux la paix et la lumière, le guérisseur et le sauveur. Il va prendre sur lui les fautes de toute l’humanité et les porter jusqu’à la croix pour les en délivrer. Le Serviteur donnera sa vie pour tous ceux et celles qui se reconnaîtront au nombre des petits et des pécheurs qui ont besoin de salut. En joignant la file des pécheurs pour se faire baptiser, Jésus, pourtant l’élu, l’envoyé du Père, prend déjà sur lui les péchés du monde. Jean-Baptiste doit se faire à l’idée que le Messie ne vient pas avec le faste d’un roi, qu’il n’habite pas un palais, mais qu’il se montre solidaire d’une humanité qui a vraiment besoin d’être sauvée.

Alors le baptême de Jésus nous renvoie à notre propre baptême. Même si la plupart d’entre nous ne se souviennent pas d’avoir été baptisés, ce jour marquait le commencement de notre relation avec Dieu. Nous avons été baptisés dans l’eau et le feu de l’Esprit-Saint. Nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ Sauveur. Peu de gens qui demandent le baptême pour un petit enfant en son vraiment conscients. Pourtant Dieu le Père reconnaît ces enfants comme ses fils et ses filles, au même titre que son Fils Jésus. De quel cadeau extraordinaire Dieu nous a-t-il comblé en mêlant sa divinité à notre humanité, en nous faisant entrer dans son intimité. Car c’est bien cela qui s’est produit. Ce jour-là le ciel s’est ouvert dans notre coeur et Dieu y a déposé tout son amour. Avons-nous accueilli ce don merveilleux? Il y a là une belle catéchèse à faire ou à refaire!

Sommes-nous conscients qu’être les fils et les filles de Dieu nous engage, comme Jésus l’a fait, à témoigner de notre ferme attachement au Père, à témoigner de son amour pour toute personne et à passer notre vie à faire tout le bien que nous pouvons? Nous pouvons porter dans nos milieu un feu qui apporte la paix et qui repousse le mal toujours présent. Nous portons une lumière pour éclairer les coins d’ombre, les nôtres et ceux des autres. Le baptême fait de nous des serviteurs et des servantes de la miséricorde, de la paix et de la joie. Une belle résolution pour la nouvelle année! Comment allons-nous le montrer, de quelle manière allons-nous manifester que nous sommes des serviteurs et des servantes d’un Père qui nous aime, d’un Fils qui est parmi nous et d’un Esprit qui est à l’oeuvre dans le monde? Que cette Eucharistie nous aide à y répondre.

Dans le même temps où nous contemplons cette scène évangélique, puissions-nous entendre la parole de Jésus: “Laisse-moi faire”. C’est le plus important: Laissons-le faire, mais tâchons de lui aider par notre collaboration au cours de la nouvelle année....