lundi 10 janvier 2011

HOMÉLIE DU DIMANCHE 09 jan. 2011

BAPTÊME DE JÉSUS 2011

Pourquoi Jésus est-il allé se faire baptiser? Aurait-il besoin de conversion.... On comprend la surprise de Jean qui dit: “C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi et c’est toi qui vient à moi!” Jean sait que Jésus est le Messie et il est convaincu qu’il est la source d’un baptême plus grand encore. Jésus n’a pas besoin de conversion, mais il justifie sa démarche en disant qu’il doit accomplir ce qui est juste. La démarche du Christ est étonnante, peut-être plus encore que celle de Dieu qui va solennellement proclamer tantôt la divinité de Jésus. Jean-Baptiste a de quoi suffoquer, c’est à ne pas y croire. Aucun humain, quel qu’il soit, ne pouvait imaginer pareille compréhension de qui est Dieu!

La fête du Baptême de Jésus fait partie de celle de l’Épiphanie en ce sens qu’elle est une manifestation de Dieu qui veut bien se faire connaître. Le Baptême du Seigneur ferme donc le temps de Noël. Le nouveau-né de la crèche annoncé aux bergers, l’enfant-roi adoré par les Mages est maintenant un adulte. Il a vécu dans l’ombre pendant près de 30 ans à Nazareth, en Galilée. Voici venu pour lui le temps de se faire découvrir. Jésus paraît sur les bords du Jourdain où son cousin Jean prêche la pénitence et donne le baptême en guise de préparation nécessaire à la venue du Messie que tout Israélite attend fermement. Le pénitent est alors convié à s’immerger dans l’eau pour se faire purifier. Il ressort renouvelé et prêt à mener une vie nouvelle.

Pour notre tradition chrétienne, le fils du charpentier de Nazareth est le serviteur évoqué par le prophète dans la première lecture. Dieu le Père déclare qu’il est son Fils bien-aimé en qui il a mis tout son amour. Lors de son baptême Jésus est consacré par l’Esprit-Saint. Son père le confirme dans sa mission de libérer l’humanité du mal et de la faire vivre en communion avec lui, Dieu qui est plein de tendresse et d’amour pour elle. Le premier geste du Christ, a seuil de sa mission, en est un de solidarité avec toute cette foule qui est en quête d’espérance et de renouveau. C’est la raison pour que d’emblée il se place au milieu des pécheurs, avec ses frères et ses soeurs venus reconnaître leur besoin de conversion. On remarque que l’envoyé de Dieu ne les écrasera pas. Il ne les jugera pas non plus. D’ailleurs il passera sa vie à leur faire du bien. Il ouvrira leurs yeux, il libérera leurs coeurs captifs. Il contribuera à changer leur misère en espoir et en joie. Solidaire des petits et des pécheurs, Jésus sera pour eux la paix et la lumière, le guérisseur et le sauveur. Il va prendre sur lui les fautes de toute l’humanité et les porter jusqu’à la croix pour les en délivrer. Le Serviteur donnera sa vie pour tous ceux et celles qui se reconnaîtront au nombre des petits et des pécheurs qui ont besoin de salut. En joignant la file des pécheurs pour se faire baptiser, Jésus, pourtant l’élu, l’envoyé du Père, prend déjà sur lui les péchés du monde. Jean-Baptiste doit se faire à l’idée que le Messie ne vient pas avec le faste d’un roi, qu’il n’habite pas un palais, mais qu’il se montre solidaire d’une humanité qui a vraiment besoin d’être sauvée.

Alors le baptême de Jésus nous renvoie à notre propre baptême. Même si la plupart d’entre nous ne se souviennent pas d’avoir été baptisés, ce jour marquait le commencement de notre relation avec Dieu. Nous avons été baptisés dans l’eau et le feu de l’Esprit-Saint. Nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ Sauveur. Peu de gens qui demandent le baptême pour un petit enfant en son vraiment conscients. Pourtant Dieu le Père reconnaît ces enfants comme ses fils et ses filles, au même titre que son Fils Jésus. De quel cadeau extraordinaire Dieu nous a-t-il comblé en mêlant sa divinité à notre humanité, en nous faisant entrer dans son intimité. Car c’est bien cela qui s’est produit. Ce jour-là le ciel s’est ouvert dans notre coeur et Dieu y a déposé tout son amour. Avons-nous accueilli ce don merveilleux? Il y a là une belle catéchèse à faire ou à refaire!

Sommes-nous conscients qu’être les fils et les filles de Dieu nous engage, comme Jésus l’a fait, à témoigner de notre ferme attachement au Père, à témoigner de son amour pour toute personne et à passer notre vie à faire tout le bien que nous pouvons? Nous pouvons porter dans nos milieu un feu qui apporte la paix et qui repousse le mal toujours présent. Nous portons une lumière pour éclairer les coins d’ombre, les nôtres et ceux des autres. Le baptême fait de nous des serviteurs et des servantes de la miséricorde, de la paix et de la joie. Une belle résolution pour la nouvelle année! Comment allons-nous le montrer, de quelle manière allons-nous manifester que nous sommes des serviteurs et des servantes d’un Père qui nous aime, d’un Fils qui est parmi nous et d’un Esprit qui est à l’oeuvre dans le monde? Que cette Eucharistie nous aide à y répondre.

Dans le même temps où nous contemplons cette scène évangélique, puissions-nous entendre la parole de Jésus: “Laisse-moi faire”. C’est le plus important: Laissons-le faire, mais tâchons de lui aider par notre collaboration au cours de la nouvelle année....

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