lundi 11 mai 2009

Marcher à la suite de Jésus

Marcher à la suite de Jésus, progresser dans la foi ce n'est pas si simple. Ça suppose faire confiance, même prendre des risques. Par les temps qui courent on est moins enclins à prendre des risques. Dans le quotidien, on agit prudement. Nous installons des systèmes d'alarme, des caméras de surveillance. Nous bouclons nos ceintures en auto et portons des casques en vélo. On va le rendre obligatoires sur les pistes de ski. Nous exigeons des études d'impact environnemental pour prédir les dommages liés à la réalisation de tel ou tel projet. On va y voir à deux fois avant de faire des investissements, des placements. Mais en comparaison, la foi est presqu'une folie, c'est du mions un saut dans l'inconnu, un chèque en blanc fait au Seigneur. C'est un beau risque, c'est gager sa vie sur Dieu.



Jésus a connu un tel moment crucial. La scène évangélique nous montre des pèlerins de langue grecque qui veulent le rencontrer, en s'adressant à Philippe qui parlait sans doute cette langue. On ne sait pas leurs questions mais la réponse de Jésus est dans la ligne de la foi. Il évoque une image bien connue , celle du grain de blé semé en terre pour obtenir une récolte. Il faut faire confiance pour enfouir dans le sol de fragiles semences et espérer en recolter de mois plus tard une possible moisson. Il faut risquer, accepter de perdre la semence pour que la terre produise. Et que dire de la température; y aura-t-il d'eau ou pas assez? Ça pourrait mimplement pourrir enterre! ainsi dit Jésus, celui qui consent à risquer sa vie, même à la perdre, la garde pour la vie éternelle. La loi de la vie c'est de donner sa vie; c'est comme ça qu'elle porte du fruit. Comme dirait l'autre, c'est pas évident! Dans une société axée sur l'argent et le profit, où tout est prévue et rien gratuit, on a besoin de réentendre ces paroles.



A ce moment de l'Évangile, nous dit s. Jean, Jésus semble bouleversé. Il sent que sa mort est imminente, elle rôde autour de lui. La haine est trop forte, il est un homme traqué. On parle de l'assassiner. Comme toute personne humaine, il a peur et ressent la tentation de faire marche arrière. Ce serait tellement plus simple de retourner chez lui en Galilée et de reprendre son premier métier. "Maintenant que puis-je dire? Père, délivre-moi de cette heure".... "Mais non, c'est cela que je suis parvenu à cette heure-ci" . Combien de gens abandonne en cours de chemin, restent en-decà d'eux-mêmes parce qu'ils n'ont pas le courage d'aller au bout de leur idéal, de leurs projets. Jésus ne cache pas sa peur, il l'a reconnaît humblement. Mais il ne dévie pas de sa route. Même devant la mort, il demeure confiant; "Père glorifie ton nom". La voix du Père va bientôt se faire très discrète. Mais s.Jean nous dit qu'une voix vient apaiser Jésus C'est une image. Au moments cruciaux de notre vie, il faut avouer à Dieu nos doutes et notre peur. Au sens matériel du terme il n'y a pas de voix qui vient du ciel. Mais au bout de la prière, arrivent un moment de paix et de sérénité, un murmure intérieur qui confirme que Dieu est proche. La gloire de Dieu c'est tout le poids de sa présence, toute la fermeté de sa Personne qui marche à nos côtés et met dans nos coeurs sa force.

Parce qu'il a fait confiance au Père, Jésus est allé jusqu'au bout, jusqu' à la mort et la mort affreuse sur une croix. Étre élevé de terre signifie être suspendu à la croix. Mais c'est aussi une allusion chez s.Jean à la résurrection, être remis debout à la verticale dans la Vie définitive. Jésus sait qu'en s'abandonnant, endonnant même sa vie, il rejoindra le Père au-delà de la mort. Sa mort ne sera pas une défaite, mais une victoire. Admettons que c'était tout un risque, car le Père a semblé ne plus répondre au moment de l'agonie. Cette mort sera le salut pour toute l'humanité. Jésus prend sur lui tout le mal, toutes les faiblesses humaines pour les engloutir avec lui dans la mort. Il s'est fait péché, nous dira s.Paul. Désormais la violence, la haine, l'exploitation auront beau sévir sur la terre, elle n'auront jamais le dernier mot. Il y a une semence de vie plantée au plus profond du coeur humain que rien désormais ne pourra détruire.

La parole de Dieu en ce dimanche, nous convie à la foi totale, à la manière du Christ, notre Maître et notre Sauveur. Comme les pèlerins de Jérusalem nous voudrions voir Jésus de nos yeux. Que son témoignage sur la gloire du Père nous apprenne quand même à vivre, à donner de notre vie et à risquer la belle aventure de la foi.

Etre chrétiens, marcher à la suite de Jésus c'est donc prendre des risques, le risque de la foi. On ne sera pas des chrétiens à quatre roues comme dit l'autre. C'est moins risqué de marcher sur des roulettes... les quatre roues de la poussette qui nous amène à l'Église pour notre baptême, les quatre roues de notre parrain qui nous accompagne à notre première communion et notre confirmation, les quatre roues magnifiquement décorées pour le mariage. Et les quatre roues du corbillard évidement. Si les premiers apôtres avaient été des chrétiens à quatre roues plutôt que de marcher à la suite de Jésus, on ne parlerait plus de Jésus depuis leur époque. Et nous serions sans doute de bon païens qui adorent le soleil, les astres en ayant peur que le ciel leur tombe sur la tête.

Dieu aime le monde.... marchons à la suite de Jésus!

Dimanche prochain nous porterons des rameaux en souvenir de l'entrée de Jésus à Jérusalem. Nous marcherons avec lui jusqu' à sa Passion en étant certains de l'accompagner un jour dans sa gloire!

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