lundi 14 septembre 2009

Rentrée des classes 2009

LA RENTRÉE DES CLASSES 2009
21e dim ord. 2009


Dans les catalogues pour la rentrée des classe...54 variétés de calculette, de souliers de course. Il faut se faire une idée, on est devant beaucoup de choix, Certains de ces choix concernent Dieu aujourd’hui. On entend des vedettes dire:"un jour j'ai décidé que c’était fini ces affaires-là; j’ai cessé de croire en Dieu". On vit à une époque où il n'y a plus d'unanimité, où il faut faire des options personnelles qui nous engagent et nous concernent nous seuls. Une fois que l'influence de notre éducation s’amincit, qu'une certaine naïveté a été secouée par une épreuve ou un scandale... Il arrive qu'un choix se propose à notre coeur: “ est-ce que je continue d'être disciple du Christ, où est-ce que je m'en vais moi aussi du côté d’une mode (la pensée unique)”, qui encourage une certaine indifférence vs la pratique religieuse, surtout une méfiance du judéo-christianisme (la bête noire).

Ça s'est passé aussi du temps de Jésus. Il était très couru. Les gens l'avaient suivi parce qu'il parlait clair, dénonçait des hypocrisie, prenait le parti des plus petits. Jésus était à la tête d’un important mouvement populaire. Mais voici qu'un jour il a demandé aux gens de faire un choix sur sa personne après qu'il se soit présenté comme l'égal de Dieu, qu'il se soit mis au centre de son message. Jésus montrait qu'Il était celui qui réalisait les antiques promesses bibliques, qu'il venait combler les attentes du coeur humain. Il demandait aux gens de communier à son corps et à son sang. Beaucoup furent choqués. Tant que Dieu était loin dans son ciel, qu'on pouvait le prier de temps en temps au temple, en étant bien conscient d'appartenir à un peuple choisi, ça allait toujours! Mais voici que Dieu se manifestait à travers une personne concrète, qui exigeait qu'on fasse clairement une option pour lui, qu'on le suive... cela était pas mal plus engageant. Pour certains ça été intolérable. Jésus a déçu le peuple. Seuls certains intimes qui commençaient à soupçonner le mystère qu’il portait, ont accepté de rester avec lui. Pierre dit à Jésus: "A bien y penser, où est-ce qu'on pourrait aller. Toi seul as les paroles de la vie”. Ce texte nous renvoie de faön semblable à ce que nous vivons chez nous au Québec depuis une quarantaine d’années.

Nous autres aussi nous avions une religion partout présente, un Dieu lointain, mais puissant. On avait conscience de former une collectivité privilégiée: tous des catholiques francophones. Pour rencontrer Dieu il y avait des gestes officiels, des rites et des pratiques que tout le monde faisait. Pas trop engageant peut-être quand tout le monde le fait et que les choix sont limités.

Aujourd'hui c'est différent! Selon mon parcours personnel, ma sensibilité, il y a des questions sur l’Église, sa tradition, ses pratiques, sur certaines paroles d’Évangile qui restent en chantier, pas claires pour moi... comme en suspens. Je ne me fais pas montrer du doigt pour autant, c’est le climat général de nos sociétés pluralistes, climat de liberté qui est une bonne chose, même si c'est moins confortable à court terme pour les paroisses de voir diminuer leurs effectifs. Aller à l'église pour satisfaire une obligation ou pour remplir un rite ça ne tient plus. Les gestes et comportements sociaux se sont déplacés; il y a de nouveaux temples, d’autres grandes surfaces. Ce qui fait dresser l'oreille ou tendre le regard, ce qui inspire ce ne sont plus les exemples de vie ou les valeurs chrétiennes, c'est la nouvelle ligne d'une auto, les derniers gagnants du million, le contrat de telle vedette ou de tel mannequin. Ce sont les nouvelles idoles, qui sont les références de notre époque qui s'interposent et prennent la place.

Nous sommes obligés de faire des choix; Dieu nous a choisis librement comme ses amis, il veut que nous le choisissions librement. Faire ce choix de revenir au Seigneur, c'est une étape de maturité humaine et spirituelle. C'est devenir plus autonomes en sachant ce qu'on fait et pourquoi on le fait. C’est s’ouvrir à l’action de l’Esprit: c’est lui seul qui peut nous mettre sur la même longueur d’onde. Il est en définitive la source de notre acte de foi et de notre engagement à sa suite...

Au moment de recommencer nos activités de l'automne, nous sommes questionnés. Jésus nous dit: Allez-vous vous en aller vous aussi? pour suivre le courant. La question devient pour moi: Est-ce que je vais chercher cette année à mettre le Seigneur au centre de ma vie? Est-ce que je vais me nourrir de sa Parole comme d'une parole de Vie unique en son genre, est-ce que je vais chercher à l'intérioriser. Est-ce que je vais m'approcher du Pain de l'Eucharistie pour alimenter ma relation avec une Personne vivante... En d'autres mots, il faut me décider aujourd'hui pour ou contre le Seigneur, faire le choix de m'impliquer dans son projet. Sinon, ma dévotion, mon enthousiasme, mon désir, mon engagement iront dans d'autres directions, peut-être sans m'en rendre compte vers des idoles sans lendemain. Par ailleurs, la paix et la joie qui m’habitent quand j’accepte de suivre le Seigneur sont les signes que je ne me trompe pas de direction et que je suis en marche vers la Vérité. Qu’en serait-il de ma foi si elle ne comportait pas un certain pari fondé sur l’amour confiant... y a-t-il une autre attitude digne d’une vie chrétienne adulte et responsable?

Claude Labrecque, ptre

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