samedi 12 juin 2010

Homélie du dimanche de la Trinité 2010

J’ignore si quelqu’un a eu l’occasion d’observer de près un beau diamant. Cette pierre précieuse, même très petite, v.g. sur la bague de fiançailles de grand’ maman, même si on doit la regarder avec une loupe, on constate que sa brillance, sa forme et son éclat sont absolument merveilleux. Parfois de la grosseur d’un grain de sable, on serait tenté de mettre en doute sa valeur. Cependant c’est précieux, c’est toujours un diamant. Ça conserve sa valeur dans les familles, les héritages.

Il en va un peu de même de Dieu d’une certaine façon. La plupart du temps, sa présence se fait très discrète. Mais si nous nous donnons la peine de le contempler, nous découvrons en lui mille facettes. Sa grâce est infinie et les moyens de nous émerveiller sont inépuisables. Comme les nombreux côtés d’un diamant, le Père, le Fils et l’Esprit nous révèlent toutes les dimensions de l’amour de Dieu, ce que s. Paul appelait la longueur, la largeur et la profondeur de son souci pour nous. Ensemble, ils ne forment qu’un et pourtant chaque dimension de Dieu nous fait découvrir sa propre richesse, assez pour qu’on reconnaisse en chacun une personnalité distincte. Ils sont trois personnes en un Dieu unique: Dieu Créateur, Dieu Rédempteur, Dieu Sanctificateur! Ensemble ces personnes brillent d’un éclat incomparable et se reflètent l’une dans l’autre. Dans le Fils nous reconnaissons la générosité du Père (souvenons-nous que Jésus avait dit: “Qui me voit, voit le Père!”). Dans l’action de l’Esprit, nous constatons l’œuvre commune du Père et du Fils. Le Père a envoyé son Fils dans notre monde et Jésus finalement nous a envoyé son Esprit pour continuer sa mission.

Il y a une belle complicité entre eux. On peut constater qu’il y a beaucoup de joie quand on vit une bonne entente entre nous, avec une personne ou un groupe. Que ce soit avec des membres de la famille, avec des amis on son conjoint, la complicité permet une unité dans la pensée et dans l’action. On le constate souvent dans nos réunions; basée sur la confiance, on vit une communion profonde qui agrandit et facilite les effets des actions ou des projets qu’on entreprend. Toute tourne sur les roulettes! On peut imaginer ce qui peut se vivre en Dieu. Dans les lectures de ce dimanche, on devine la proximité qui existe depuis toujours entre les personnes de la Trinité. Le Père, le Fils et l’Esprit forment une équipe inséparable qui entreprend un défi extraordinaire, celui de faire entrer toute l’humanité dans sa communion d’amour, comme si son bonheur dépendait finalement de notre réponse. Comme le Fils est venu accomplir l’œuvre de salut du Père, l’Esprit est désormais et pour toujours à l’œuvre, en se faisant complice de Jésus-Christ, en répandant dans nos cœurs son amour. Il y a à un mystère étonnant et exaltant. De plus, la Trinité nous invite à vivre entre nous cette complicité. Nous devenons frères et sœurs en même temps que nous nous reconnaissons fils et filles bien-aimés d’un même Père.

Dieu ne se contente pas du bonheur exaltant qu’il vit à l’intérieur de lui-même, de son équipe, il veut le diffuser à l’extérieur. C’est la raison de la création du monde, une décision dictée par son amour. Il a mis un reflet de sa perfection dans chacune de ses créatures, un reflet de sa beauté, de sa bonté, de son ingéniosité. On remarque ça dans les plantes et les animaux. Mais comme la matière n’est pas parfaite ni infinie... il y a eu de la place pour des manques, des hasards malheureux.

Mais le reflet le plus accompli de Dieu c’est l’être humain fait à son image et ressemblance. Si nous vivons de la vie de la Trinité, nous parvenons à réussir notre vie. Si nous entrons dans la même ronde d’amour et d’échanges, si nous reconnaissons dans l’autre personne un bénéficiaire de l’intimité de Dieu, nous avons des chances de vivre un peu de leur complicité.

Elles ne sont pas nombreuses les traditions religieuses qui proclament un Dieu aussi près des humains. Un Dieu qui désire nous inviter à entrer dans sa ronde, dans ce dynamisme où l’amour est roi.
La première lecture soulignait de façon poétique les sentiments du Créateur dans l’œuvre de sa Sagesse: “Je trouvais mes délices jour après jour, jouant devant Dieu sur toute la terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes”. Dieu s’est plu à créer l’univers et l’être humain. Jésus s’est plu, malgré sa mort douloureuse, à donner sa vie pour que nous ne doutions jamais de son amour.

Sachons reconnaître l’originalité de la révélation du Dieu Père, Fils et Esprit-Saint. Si Jésus nous ne l’avait pas préciser,on ne l’aurait jamais trouvé par nous-mêmes. Mais le sachant, nous pouvons nous y reconnaître parce que nous sommes des êtres de relation, qui avons soif d’aimer et d’être aimés. Il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir, nous suggérait Jésus.

Le mystère de la Trinité est un mystère de vie, une manière de vivre. Nous croyons que nous existons vraiment quand nous nous distinguons, quand nous affirmons notre différence, notre individualité au détriment des autres. Dieu au contraire se définit non par ce qu’il retient, mais par le don qu’il fait de lui-même. Plutôt que l’individualisme qui ronge notre monde, qui détruit notre nature et notre culture, Jésus nous propose une autre manière d’être, un chemin de joie et de bonheur, qui passe par l’autre. Ne sommes-nous pas créés à l’image et à la ressemblance de ce Dieu qui est pleinement en se donnant, ce Dieu qui est Amour! Réussir sa vie c’est accepter de la donner aux autres! (Tout l’Évangile est résumé dans cette petite phrase!).

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