jeudi 13 mai 2010

Homélie Fête des Mères

Deux chirurgiens échangeaient ensemble pendant que l’un d’eux tournait un globe terrestre placé sur son bureau. Il pointait les endroits où sévissaient la guerre, la torture, les nettoyages ethniques, la faim, le racisme. “Qu’est-ce que tu en penses cher collègue?” “C’est grave, pour la planète ça prendrait une greffe cardiaque et ça presse!” L’autre lui répond: “Il y a un donneur, on le connaît et il attend ça depuis 2000 ans”. Vous devinez qui! C’est celui qui nous a donné comme consigne: “Aimez-vous les uns les autres”. La parole la plus connue de Jésus non seulement auprès des chrétiens mais aussi des non-croyants. Cette prescription morale rallie la majorité des gens, peu importe leur religion, leur culture ou leur rang social. Mais justement Jésus n’a pas été le premier à la donner. De grands philosophes, des sages de toutes les époques l’ont livrée à leurs disciples. On pourrait en conclure en disant aux jeunes soumis au nouveau cours d’éthique+ culture religieuse: voyez Jésus a été un grand prophète mais il y en a eu d’autres aussi importants que lui.
Mais on oublie là quelque chose d’important, soit le reste de la phrase.... “Comme je vous ai aimés”. Un détail qui fait toute la différence. Où sont les prophètes ou les sages qui ont donné comme Jésus leur vie par amour. Les chrétiens disposent là d’un d’un point de repère unique pour parler d’amour et en vivre pleinement. Le véritable amour prend sa source en Dieu. Il nous arrive par Jésus et son Esprit-Saint. Nous avons médité au cours des semaines après Pâques sur la belle figure du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, qui se met à la recherche de celle qui est perdue. Aussi on a regardé la belle image de la Vigne qui accepte d’être blessée pour que sa sève circule dans le greffon. “Je suis la Vigne” dit Jésus....

Le Père aime le Fils et le Fils nous aime. Comme lui nous aime à ce point, aimons-nous les uns les autres. Cela n’est pas trop compliqué à comprendre, mais plus exigeant à vivre cependant. Cela suppose qu’on tourne souvent nos regards vers Jésus pour apprendre à aimer à sa manière. La source la plus profonde de la joie c’est de nous savoir aimés. Alors laissons-nous aimer par Dieu. Ça nous permet de mieux aimer à notre tour notre prochain et de vivre dans la joie du Père. Si je suis convaincu que mon voisin, ma voisine sont ainsi aimés de Dieu -ils sont ses enfants après tout- ça m’aide à les aimer à mon tour...

Les lectures de ces derniers dimanches nous ont présenté des attitudes concrètes à développer pour aimer à la manière de Dieu. Aujourd’hui, il est question de l’essentiel, de ce qui cimente le tout: demeurer dans son amour. Voici quelques caractéristiques de l’amour de Dieu que nous sommes invités à refléter de notre mieux:

-un amour gratuit qui est un don, qui n’exige pas de retour, qui prend sa source dans l’amour du Père qui est tout-à-fait désintéressé

-un amour sans condition et contagieux qui ouvre les portes à toutes et à tous sans distinction de langue, de race

-un amour sans limite qui se donne tout entier et sans compter, à la manière de Jésus

-un amour qui crée des liens de communion, qui porte des fruits de tolérance, de pardon

-un amour qui sera victorieux du mal, qui traversera les épreuves et qui est source de joie parfaite.

La veille de sa mort Jésus présente donc à ses amis le sommet de l’amour tel qu’il le vit avec le Père et toute l’humanité. Quelques heures avant de le concrétiser sur la croix, il révèle ce qui va se passer malgré les apparences d’un échec. Mais ce sommet de l’amour, il est difficile pour nous de le réaliser car nous ne sommes pas parfaits. Cette communion intime entre le Père et le Fils à laquelle nous participons depuis notre baptême, se réalisera lors de la venue définitive du Christ, quand il aura vaincu toutes les forces du mal. Pour l’instant nous avons à nous laisser aimer et faire effort pour mieux aimer à notre tour. Visons ce sommet en sachant que Dieu nous y conduit lentement au long de notre passage, de notre pèlerinage qui prendra fin dans son royaume.

En attendant, beaucoup de gens font des efforts pour mieux aimer. Il y a toutes sortes de thérapies offertes pour retrouver son équilibre, arriver à s’accepter soi-même et mieux accueillir les autres. Il y a la phytothérapie avec les inconditionnels des boutiques de produits bio qui connaissent toutes les vertus des plantes, du nectar d’abeilles. Il y a les tenants de l’aromathérapie, qui croient à l’influence des huiles essentielles, des parfums. D’autres vous conseillent la thalassothérapie ou les cures thermales, les spas, les massages (télé). Il serait trop long d’énumérer les multiples propositions de la psychothérapie; il y en a des centaines de techniques. On parle de la zoothérapie; on s’est rendu compte que la présence des animaux peut contribuer à détendre et soigner les humains, les vieillards, les enfants autistes. A chacun sa thérapie et sans contredit elles peuvent améliorer la vie. Mais il y en a une qui nous est commune, qui convient à tous, où tous peuvent être patients et soignants, c’est l’agapéthérapie. Agapè c’est le mot grec des évangiles pour désigner Dieu, c’est le nom de Dieu. Quand s. Jean dit que Dieu est amour c’est le mot qu’il emploie. Dieu est agapè: cela signifie don de soi, amour service, attention, amour délicatesse, tendresse gratuite, amour inconditionnel. Dans l’agapéthérapie depuis notre baptême et notre confirmation nous pouvons tous être médecins, de par la présence de l’Esprit-Saint dans nos cœurs.

Demandons-lui de nous le faire comprendre... Jésus a bien dit avant de nous quitter: “Lui vous enseignera toutes choses!” Tu aimes le monde et nous en témoignons nous dit le thème de ce dimanche.

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